mardi 16 septembre 2008

CR UTMB...c'est long, personne n'est obligé de le lire...mais c'est fortement conseillé !!!

UTMB (Ultra Trail du Tour du Mont Blanc) 2008...BIEN PLUS QU'UNE LIGNE D'ARRIVÉE


Tout d'abord il convient de recontextualiser le pourquoi du comment...pourquoi une telle course ?! Pourquoi y penser toute l'année ?! Pourquoi faire ça ?! Pourquoi tout simplement ?! Et si je vous répondais parce que...ça vous irait ?!!

Pourtant la réponse n'est pas plus compliquée que ça...parce que et c'est tout !!! Ceux qui me connaissent savent l'importance qu'avait cette course pour moi, le temps que j'y consacre depuis 2005, l'envie d'aller au bout, de faire taire les mauvaises langues... « t'es trop jeune » « c'est réservé aux vieux routards » « faut de l'expérience » « t'as pas assez d'endurance à 25 ans » « et blablabla... » j'en passe et des meilleurs !!!

Un véritable pied de nez que de franchir cette ligne d'arrivée...et une envie de crier au monde entier...ne vous mettez pas de barrières...faîtes ce que vous avez envie de faire quand vous voulez le faire !!! La vie est trop courte pour se poser des questions !!

Ne voyez pas un discours moralisateur derrière tout ça...je n'ai que 26 ans (comme on me l'a dit souvent...) donc aucune prétention mais juste une envie de liberté, une envie de vivre ma vie comme je l'entends !! Cette introduction je l'ai construit tout au long de ces quatre tentatives...et quelle joie de voir que le vainqueur n'est autre qu'un espagnol de 20 ans...oui oui 20 ans !!! Ça va en faire taire plus d'un je pense...toujours pas...bon d'accord le troisième a 23 ans...ça vous suffit là ?!!



Centrer

J'arrête de polémiquer là dessus mais j'en ressentais vraiment le besoin et ça fait du bien !!

Rentrons dans le vif du sujet...jeudi 10 janvier...je reste scotché sur internet, à regarder intensément l'écran depuis 10 minutes...l'heure des inscriptions a sonné !!

Il y a en tout et pour tout, 2300 places pour l'UTMB...il faudra 10 minutes pour que les inscriptions soient closes...10 petites minutes, pour une course qu'il faut réaliser en 46 h maximum !!! Je suis anéanti...une fausse manipulation m'a écarté du site...et je me retrouve au tirage au sort...

Lundi 14 janvier...mail de l'organisation : félicitations vous avez été tirez au sort...ouffffffff !! Déjà une première victoire !!! Il y a eu 8000 demandes d'inscriptions...du jamais vu !!

Il a en plus fallu justifier l'inscription en montrant que l'on avait tous fini au moins un 80 Km ou deux 50 Km...

Tout cela pour vous montrer la pression ressentie durant toute l'année...

Et voilà l'année bien enclenchée...toute ma préparation sera orientée UTMB, beaucoup de montagnes, d'autres ultras, beaucoup de dénivelés,...accompagné par Manue...à qui je dois beaucoup pour cette réussite !!!!

L'année passe et me voilà arrivé fin août, frais et serein, avec une préparation physique que je pense bonne, et une préparation mentale que je pense excellente...grâce à une vie sereine et équilibrée...un grand merci Puce !!

Pour tout ceux qui ne connaissent pas mes autres résultats sur cette course, petit récapitulatif :


UTMB 2005 : 67 Km...abandon (écoeurement, plus de jus, plus envie de courir)

UTMB 2006 : 102 Km...abandon (deux tendinites, début d'entorse)

UTMB 2007 : 40 Km...(vomissements intenses, complètement vidé)



...Il était une fois l'UTMB 2008...166 Km, 9600 mètres de dénivelé positif, 9600 mètres de dénivelé négatif, 10 cols à plus de 2000 mètres, 3 pays traversés, 51 nationalités représentées, 1300 bénévoles, 11 ravitaillements (boisson et nourriture), 7 ravitaillements en eau,...et encore bien d'autres chiffres qui font tourner la tête !!!



Chamonix, vendredi 29 aôut 2008, j'arrive vers midi avec Manue (Puce pour les intimes), on rejoint mes parents et Pauline (la petite soeur), puis Eddy et son père Pierre qui fait l'UTMB aussi !! Puis je m'en vais retirer le dossard et faire vérifier le matériel obligatoire (deux frontales, six piles de

rechange, une couverture de survie, un sifflet, un collant, une veste supportant le mauvais temps en montagne, une réserve d'eau d'un litre minimum, une réserve alimentaire, une pièce d'identité, un bandana)...tout est OK !!


Le midi je mange mes pâtes préparées à la maison...puisque l'année dernière j'avais pris le repas offert par l'organisation...et des pâtes mangées à 14 heures qui cuisent depuis 7 h du matin...inutile de vous dire que j'ai tout rendu !!! Bref pas de risques, je mange mes pâtes !!

Derniers préparatifs, j'arrange le sac, je le range dans un ordre bien précis pour ne pas avoir à chercher trop longtemps ce dont j'aurai besoin...!!

Je mets mes affaires de rechange dans deux autres sacs fournis par l'organisation, que l'on retrouvera aux deux « bases vie » du parcours que sont Courmayeur en Italie, Km 78 et Champex en Suisse, Km 123...


Sur chaque ravitaillement, une
zone est accessible aux suiveurs
qui peuvent nous donner le matériel dont on a besoin...quel bonheur d'être soutenu tout le long par ses proches !!


17 h 30, nous sommes parqués, assis dans le sas de départ...2300 ultratrailers qui attendent le gong de départ sous un soleil plus que radieux, 2300 « fous » comme nous appellent si gentiment ceux que j'appellerai les « autres » (il n'y a pas de raisons...!!), à attendre un malheureux coup de cuillère en bois sur une marmite en cuivre, avec en fond la bande originale de Christophe Colomb (Vangélis)...les frissons sont déjà bien présents comme tous les ans maintenant !!! Un peu avant le départ, j'ai la joie de retrouver deux nouveaux supporters, Chantal et Jean-marie (Belle-maman et Beau-papa)...encore une dose d'émotion...

Je suis à côté de Pierre, c'est un peu ma faute s'il est là à cet instant, moi qui lui parle de cette course depuis que je le connais,...sans rien se dire, juste avec des regards, on comprend les ressentis de chacun...une émotion absolument énorme...et pas encore de célèbre et non moins fameux : « mais qu'est-ce que je fous là ?! » non !! celui-là on le garde pour plus tard !!


Mais c'est aussi grâce à lui si je suis là, moi qui l'an dernier était vraiment resté sur un échec très cuisant, c'est Pierre qui m'a convaincu de le faire avec lui, et qu'on irait au bout, ensemble ou pas !!

18 h, tout le monde se lève pour écouter les discours des différents maires des villes traversées...discours souvent répétitifs et ennuyeux...encore plus lorsque le corps tout entier bouillonne à l'idée de s'élancer...traverser l'artère principale de Cham' avec des milliers et des milliers de supporters anonymes qui nous applaudissent tous...cette dernière demie-heure est interminable !!!


18 h 30, mes oreilles sont captivées par Vangélis, mes yeux par la foule, mon ventre par la pression, mes jambes par mes pieds et mes pieds par le bitume bouillant des rues de Chamonix...

Le gong retenti...voilà les 2300 fauves lâchés...je passe à proximité de mes supporters chéris...en tapant dans les mains de tout ce beau monde...les larmes sont là juste au bord des yeux...mais elles préfèrent rester accrochées...plutôt que de se mêler à la transpiration des bouffées de chaleur du départ...

Quelques mètres plus loin, j'entends un grand « Allé Dadou !!!! », c'est mon meilleur pote, Juju avec Adeline (sa petite amie)...ils ont quitté le boulot d'Annecy en trombe et ils ont foncé à Cham'...ils viennent me suivre tout le week end !!! Non non, les larmes restent accrochées encore et toujours...!!

Comme les autres années, la sortie de Chamonix est le moment le plus fort, la vie s'arrête complètement, tous les gens sortent des magasins, les vendeurs nous applaudissent, tous les gens des terrasses sont debout, le verre à la main...c'est impressionnant...Pierre est tout aussi surpris...instant magique !!

Dés la sortie de Chamonix...on redescend sur terre...petit à petit les rues se vident...on passe devant un panneau qui prend les vitesses...le peloton est à 12 Km/h....c'est un truc de dingue !!! Partir à des vitesses comme ça alors qu'il nous reste 165 Km...mais c'est malheureusement la seule solution si on ne veut pas se retrouver à la traîne dés le départ, et courir après les barrières horaires tout le long !!

Très vite on rentre dans un chemin qui nous mène aux Houches : Km 8 (1012 m.), le rythme ne faiblit pas, il fait très chaud !! Je suis toujours avec Pierre qui comme moi, a décidé de partir vite pour éviter de se faire coincer après...on boit un verre d'eau au point d'eau, on boit les applaudissements de la foule en même temps et on repart !!! Je profite du plat pour déplier mes bâtons...je ne les replierai plus jusqu'à l'arrivée !!


Les choses sérieuses attaquent, premier Col d'une longue série : Col de Voza Km 13,2 (1653 m.), Pierre dit vouloir ralentir mais, moi je sais que tant que je suis capable d'avancer à ce rythme je pousse un peu, du coup il me suit !! Dans la montée sur la piste, on assiste à un coucher de soleil sur le Dôme du Goûter (4304 m.)...et on se remémore l'ascension de l'an dernier...ça change les idées...

Assez rapidement on atteint le col mais la course ne serait pas ce qu'elle est si l'on s'arrêtait là, les gentils organisateurs nous font grimper jusqu'à La Charme (1799 m.)...où je passe 620 ème...pour redescendre sur St Gervais. Les souvenirs de l'an dernier ne me laisse rien présager de bon, je ne me rappelle que de la route, un long bout de route interminable en descente, précédé d'un chemin droit dans les pistes de ski de la station...pour le chemin, il est bien là !! La route a plus ou moins disparue...merci chers organisateurs !!!


Arrivée à St Gervais : Km 21 (807 m.), je suis 639 ème...accueillis par notre fan club se composant maintenant de : ma maman, Pauline, Manue, Eddy, Juju, Adeline; je suis très bien, la nourriture passe pas trop mal, la boisson aussi !! les voilà rassurés !! je suis toujours avec Pierre !! je remplis mes bidons et on fonce.


Depuis là, on remonte dans la vallée jusqu'aux Contamines. Le chemin pourrait s'appeler les montagnes Russes...c'est assez cassant de relancer dans des chemins de ce genre !! Il faut surtout gérer et ne pas trop se griller pour le reste !! le rythme commence à baisser de lui même !!


Les Contamines : Km 30,9 (1160 m.), je suis 718 ème...comme je vous le disais le rythme baisse un peu, il baisse même dangereusement vite pour moi !!

Petit moment d'émotion aux Contamines où je me recueille devant ma gerbe déposée l'an dernier, au pied de l'estrade des musiciens...je vous passe les détails de la gerbe en vous signifiant que c'était de ma propre composition quand même...

Bref, le ravito ne se passe pas comme l'an dernier mais pas loin !! je mange très peu et ne boit pas beaucoup, un malheureux bout de fromage...ça promet !! Je repars en meilleur état que l'an dernier et surtout je ne refais pas la même connerie de ne pas m'habiller pour la nuit... toujours avec Pierre, on avance vers Notre-Dame-de-la-Gorge : Km 34,7 où nous attend mon père qui a préféré zapper le départ pour être dans un coin où peu de monde vient encourager...et ça fait un bien fou de retrouver quelqu'un ici malgré tout...MERCI BEAUCOUP !!!



De là, on attaque le premier col à plus de 2000 m., la montée est longue et progressive...lentement mais irrémédiablement, je vois Pierre s'échapper devant...j'ai pas trop de jus et je ne veux pas suivre un rythme intenable sans avoir mangé !! Bye bye Pierrot...

Je passe à La Balme : Km 38,9 (1706 m.) en 835 ème position...la longue descente au classement est enclenchée...ça fout un sacré coup au moral...heureusement, les bénévoles ont fait un gros feu au ravito, à défaut de manger, je bois une soupe et j'enfile ma veste au coin du feu...je me verrai bien rester et pousser la chansonnette durant toute la nuit dans un bon sac de couchage...mais non mon coco...tu divagues...la course commence ici...direction le Col du Bonhomme : Km 42,5 (2329 m.) puis le Col de la Croix du Bonhomme : Km 44,1 (2479 m.)....



La dream team...

La montée est très très dure, je n'ai pas beaucoup de jus...ce qui me permet d'avancer : savoir que je vois tous mes supporters aux Chapieux, qu'ils se mangent la route de nuit pour venir au fond d'un trou, m'applaudir 10 minutes...(eux je ne les mets pas dans « les autres », je les rangent dans « les fous » !!). La montée, le premier vrai sentier de montagne, d'habitude un plaisir pour moi, un calvaire maintenant !! J'avance parce qu'il faut avancer...le boîte du pessimisme est encore verrouillée dans le cerveau...mais la clé pour l'ouvrir n'est pas loin...je m'accroche tant bien que mal à mes deux bâtons...un pas, puis un autre...à ce moment je me dis que chaque pas en avant me rapproche de mon pilier : mes supporters...alors je pense à eux, qui se font un sang d'encre, de l'encre sûrement gelé à cette heure si tardive ou plutôt si « tôdive » (2 h du matin)...je me crois sur une double voie en 2 CV, je me fais doubler de tous les côtés...les frontales dessinent des filets de lumières tellement la vitesse entre mes compagnons d'aventure (en ultra on appelle pas ça des adversaires...du moins à mon niveau) et moi est importante !! Des petits coups de fatigue apparaissent déjà, les yeux se ferment lentement...inquiétant il est à peine 2 h 30 du matin, il reste encore un petit bout de chemin !!


J'atteins le refuge de la Croix du Bonhomme et je me demande si le bonhomme sur la croix c'est pas moi par hasard ?! : 44,4 Km (2433 m.) en 1102 ème position...presque 300 places de perdues en 4 Km...sans tarder je m'engage dans la descente en mangeant un bonbon qui me faudra 30 minutes pour avaler...d'habitude je me régale en descente...mais là rien, pas envie, je ne double même pas les mecs trop lents devant, je subis littéralement cette longue descente aux enfers...euh aux Chapieux pardon !!! j'arrive à pas trop me faire doubler quand même en gardant un rythme soutenu...mais mou pour avoir fait « à peine 50 Km » !!!

Les Chapieux : 49,8 Km (1549 m.)...1159 ème...je limite la casse !!! Mes supporters (maman, Manue, Pauline, Ade et Juju) sont là...ahhh quel bonheur vraiment, je ne vous le montre pas tellement pendant la course mais ce soutien est plus qu'important !! MERCI MILLES FOIS !!!



Ravitaillement difficile, je mange un Tuc boit une moitié de verre d'eau gazeuse je remplis un bidon à peine vidé et décide de me coucher dans les lits de l'organisation pendant 10 minutes !! Je préfère faire ça, connaissant ce qui m'attends après...un bénévole très sympa a pris son chrono et me réveille 10 minutes plus tard comme convenu...très appréciable de pouvoir compter sur des gens qu'on ne connaît pas !!

Pfffff, le décollage est difficile, très difficile, j'ai 2 h 30 d'avance sur la barrière horaire, mais vu l'état où je suis, je ne peux pas rester là trop longtemps..il faut que j'avance !!

Je sens des visages fermés chez mes supporters, leurs mots de réconforts me touchent mais ne me donnent pas de jambes pour autant...ma chérie décide de m'accompagner un petit bout de la montée...même si je suis très peu expressif à ce moment là...je peux te dire que ce départ des Chapieux avec toi a été un sacré tremplin pour la suite !!! MERCI PUCE !!


Je repars aussi mal que je suis arrivé, la fatigue est très présente, et je somnole plus ou moins. En montant, on rencontre Eddy qui a accompagné son père passé un peu avant moi !! Il nous raccompagne un petit bout...on papote mais l'énergie est ailleurs...où ?! Je n'en sais rien, le seul truc qui a de l'énergie à cet instant sur moi, c'est ma frontale grâce aux piles !!


Ma chérie me quitte, le coeur lourd...elle souffre autant que moi de me voir dans un état aussi pitoyable...je m'accroche pendant 50 mètres (ça fait pas beaucoup quand même...) et là le premier rocher que je trouve je m'assois...j'éteins la frontale, je mets la tête dans les genoux et je commence ce que j'expérimente pour la première fois, les « micro-siestes »...je m'endors 5 minutes en répondant bien sagement à mes compagnons d'aventure qui me demande si ça va : « ça pourrait aller mieux !! »...je tombe assez vite dans un sommeil plus ou moins profond...je me réveille et repars !! 200 mètres plus haut même punition, je ne tiens pas debout, impossible de laisser les yeux ouverts plus de 5 minutes !!!

La répétition du mouvement, marche avec bâtons est hypnotisante...la lumière de la frontale n'arrange rien, elle aveugle et hypnotise tout autant !! Donc je me pose sur mon rocher, j'ai froid mais je m'endors 5 minutes quand même !!

En repartant, j'ai beau regarder même au fond de mes chaussettes, mais le moral n'y est pas...j'hésite à retourner le chercher aux Chapieux mais je perdrais du temps (quoique pour elle le temps n'est jamais perdu...) !! je vous passe les détails des deux autres micro-siestes que je ferai avant le sommet, c'est toujours pareil, seul la forme du rocher change !!

le filet de frontales est impressionnant, comme toujours, un serpent de plus de 15 Km de frontales, au milieu de nulle part...il y en a beaucoup devant mais aussi beaucoup derrière alors je relativise...à défaut de me revitaliser !!


Col de la Seigne : Km 60,1 (2516 m.)...le classement ?! Ben ça continue, je suis 1571 ème...mais le jour commençant à se lever, je sens un début de bien être...l'appétit revient un peu, et surtout je peux à nouveau boire comme je le veux !! Là haut c'est magnifique, la lumière matinale illumine tous les sommets environnants et fait s'éteindre loin devant les frontales des 1500 premiers...ça aussi c'est bon pour le moral !!! J'arrive là haut et hop, je passe en Italie...

Je me laisse embarquer dans la descente sans me poser de questions, mais en apportant plutôt une solution à ma grosse faiblesse de la nuit : je cours et double beaucoup de monde !! En descente mais aussi sur le plat...je vais un peu mieux !!


Arrivée au ravitaillement du Lac Combal : Km 64,6 (1970 m.), je suis 1502 ème...faible récompense pour l'effort fourni dans la descente mais pendant la course on ne connaît pas le classement !! je mange un bout, rempli les bidons et je repars en courant sur un long plat...le moral est remonté au cerveau...comment ?!! Ben par l'ascenseur c'est sûr mais je ne sais pas de quel étage il arrivait...



Au bout de ce plat, je sais ce qui m'attends : l'Arête Mont Favre, une belle grimpette sous le soleil matinal...belle mise en jambe pour la journée !!

Je la gère bien sans m'arrêter, avançant raisonnablement...je passe au sommet : Km 68,6 (2435 m.) en 1455 ème position !!!

Le soleil est maintenant très présent, magnifique vue de là haut sur toute la vallée de Courmayeur où m'attendent mes supporters...mais le chemin est encore long !!

Grosse descente jusqu'au Col Chécrouit : Km 73 (1953 m.)...où je reprends 200 places, je suis maintenant 1257 ème !! Comme en 2006 les danseuses du ventre nous accueillent au Col, je bois un peu d'eau et je dévale la descente jusqu'à Courmayeur, une descente très raide sur des pistes de ski, sans intérêt, il fait très chaud maintenant et on mange des kilos de poussières soulevées par des pieds de trailers qui peinent à les lever...les places ne bougeront pas jusqu'à Courmayeur...où je rejoins mes supporters et j'entends déjà avant d'arriver sur place les célèbres « Allé dadou !!! », repris en coeur par des inconnus qui se joignent à mes supporters !! Quelle joie de les voir de jour, souriant, comme moi !!


Courmayeur : Km 77,5 (1190 m.), première grosse base de la course. Je pends le temps ici, je mange une assiette de pâtes...bon d'accord j'ai menti, un quart d'assiette de pâtes, je bois un quart de quart de verre d'eau gazeuse...et je dis à Manue en descendant que j'ai envie de yaourt à boire...je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de ça...inexplicable !! heureusement c'est encore assez accessible...Manue et Juju et Ade s'exécutent, ils vont faire les magasins italiens pour me trouver ça....MERCI MERCI !!!!




Bref revenons à nos moutons, je mange puis décide d'aller voir les Kinés pour un massage...il y a de la place, le massage est jouissif !!!! Ils sont aux petits soins avec nous, j'en profite pour leur dire que j'ai mal aux deux genoux sur les côtés, il analysent et me strappent les deux genoux...on verra !!!

Je ressors et finis de m'habiller avec mes supporters chéris !! Je change de collant et de tee-shirt..la journée va être très chaude !! Je bois mon yaourt salvateur et je décolle...sans oublier de remercier tout ce petit monde plein d'attentions...un ENIEME MERCI !!



Pour ne rien vous cacher, la vraie course commence maintenant, il faut s'être un peu préservé car les grosses difficultés vont s'enchaîner...en parlant de difficulté, sortie de Courmayeur sous les applaudissements des 10 badauds qui se demandent ce qu'ont fou ici...rien à voir avec l'ambiance des villages français durant toute la nuit !!


On grimpe jusqu'au Refuge Bertone : Km 82,4 (1989 m.)...soit 5 Km et 800 m. de dénivelé positif...la montée est difficile, il fait chaud et je repars lentement, très lentement !! J'atteins le Refuge péniblement sans plaisir, en 2 h 45, je suis 1413 ème. Je me restaure un peu, rempli à fond les deux bidons littéralement vides...chaleur oblige !!!


Je repars plus ou moins bien pendant 500 mètres et là gros coup de bambou...j'en ai marre, tout me saoule, je ne profite de rien, je marche en descente, je m'arrête au moindre ruisseau pour me rafraîchir, souvent espacés de quelques mètres...c'est difficile...je m'accroche et avance, je double un peu sans me faire doubler...c'est ici que je me dis qu'on est tous dans le même état et je pense que cette prise de conscience à ce moment là m'a beaucoup aidé...eh oui si eux vont au bout et sont dans le même état que moi...pourquoi pas moi ?!! mais cette question je me la poserai plus tard....



J'arrive donc au refuge Bonatti : Km 89,9 (2020 m.) en 1370 ème position.

Je m'assois à l'ombre tranquille, boit une soupe, parle un peu avec les bénévoles et mange...rien...à nouveau plus rien ne passe !! Je décide d'utiliser mon joker : coup de téléphone à ma chérie...sa petite voix me fait du bien pendant que moi je lui décris ma situation désastreuse du moment « je suis pas bien, j'ai plus envie,... » elle me réconforte et me dit de m'accrocher, qu'ils m'attendent à la Fouly en Suisse...La case du pessimisme est pour la première fois entrouverte...l'abandon effleure éventuellement mon esprit...mais quoiqu'il arrive c'est La Fouly minimum !!!

Il fait très chaud, nous sommes au milieu de l'après midi et le soleil tape sévèrement...mais honnêtement...je préfère qu'il tape qu'il ne pleure...

J'ai beau tout tenter rien ne passe, je repars et marche péniblement dans la montée après le refuge...puis attaque la descente jusqu'à Arnuva : Km 94,2 (1769 m.)...1347 ème...ici c'est décidé je me prends en main, je me force à manger un Tuc, un bout de fromage et du pain et un verre de Coca complet...résultat en partant, je suis à deux doigts de tout rendre au ravitaillement...mais le mental à décider de garder tout ça et ça repart...


Me voilà maintenant attaquant une des grosses difficultés de la course : le Grand Col Ferret, une montée très courte qui nous amène à plus de 2500 mètres d'altitude. Je pars très cool, avec dans l'idée de ne pas m'arrêter une seule fois avant le sommet, même si je dois marcher très lentement...je me sens de mieux en mieux dans la montée...je double quelques compagnons mal en point...je franchis le Col en 1332 ème position, je suis au Km 98,8 à 2537 m. et c'est ici que ma course à moi commence !!!



A peine le Col franchit...je suis en Suisse, je vois 10 mètres plus bas...du chocolat...mais non, mon p'tit bout de femme venue me chercher tout là haut avec Boris venu avec ses parents spécialement pour passer une nuit blanche à m'encourager...(encore trois de plus dans les « fous »)...vu le portrait que je lui avais fais au dernier refuge, elle s'attend à me voir descendre lentement, sans envie...mais non, le deuxième Dadou renaît !!

Je ne me suis pas senti aussi bien de toute la course, je cours toute la descente avec eux, à un bon rythme, on passe à la Peule, je ne bois même pas un verre, tout roule, je déroule jusqu'à la Fouly où m'attend le reste de la troupe...le parcours a été changé et on nous fait tourner en rond au dessus de la Fouly...le chemin est sympa mais le village n'arrive pas...ça y est des lumières...la nuit commence à tomber...enfin la deuxième nuit commence à tomber !!


Je retrouve tout ce beau petit monde au complet cette fois : Maman, papa, Pauline, Juju, Ade, Laurence et Denis arrivant de Bourg en Bresse pour ne pas dormir...GRAND MERCI à vous d'être venu !! Ça m'a fait très plaisir !! Eh bien sûr mes deux trailers du moment Manue et Boris !!

A mon grand regret, je rate Chantal et Jean-marie partis il n'y a pas longtemps...merci beaucoup d'avoir fait l'effort de venir ici...ça me touche beaucoup !!

A la Fouly : Km 108,1 (1593 m.) je suis 1304 ème, je vais bien je souris, je bois et je mange, même un bout de pizza avec du yaourt à boire...incompréhensible...j'ai toujours pas de réponses !!! je me change pour la nuit et repars péniblement sous les bisous (véritables pansements) de ma chérie !!

Les strap des kinés sont royaux, plus de douleurs dans les genoux, je suis super bien !!!

La deuxième nuit commence donc...à ce moment là je me dis que mon corps va me faire payer ce que je lui fais subir, que la deuxième nuit va être un enfer...ce qui serait normal !! J'hésietà cahnger de tenue mais au point ou j'en suis...j'espère juste ne pas me faire cahrger par un sanglier...qui me prendrait pour un compère...parce que 30 h à courir...on maîtrise plus trop les odeurs...


Mais pour le moment tout roule, je fonce et là d'un coup...gros coup de pompe !! j'ai des débuts d'hallucinations : je vois des chiens dans les ombres dessinées par les frontales...je m'arrête à un point de contrôle, m'assois au coin du feu sur une chaise et tente de dormir...mais là (et vous comprendrez mieux pourquoi j'appelle ça des compagnons...) un coureur inconnu me demande si ça va...je lui dis que oui mais j'ai besoin de dormir un peu !! mais lui en a décidé autrement : « lève toi et cours avec moi, on parlera ça t'évitera de dormir... » !!!

Ni une ni deux je m'exécute, on court, on parle, on rit...tout va bien, je profite même des villages traversés, on discute avec les gens du cru en leur disant qu'ils ont un beau village, on a même droit à un ravito organisé par une famille Suisse...on trace jusqu'à Champex, même si la montée finale est un peu raide !!


J'arrive là haut frais et dispo, je suis au Km 122,8 (1477 m.), il est 00 h 30, je suis 1140 ème. Mes supporters sont rassurés, je vais bien, ils attaquent comme moi, leur deuxième nuit blanche...vous avez beaucoup de mérite...!!!! je me restaure et change de tee-shirt, je mange très bien et bois bien, je revis !!

Je me fais masser par un kiné italien...aïe aïe aïe...une vraie brute !!! Il me fait plus mal qu'il ne me masse mais il refait mes straps et ça c'est le seul truc positif du ¼ d'heure passé sur la table !!!

Résultat, je voulais dormir un peu avant de partir, mais j'ai perdu du temps au massage donc je décolle plus vite que prévu avec une heure d'avance sur la barrière horaire !!!


Un dernier coucou et les célèbres bisous...puis j'attaque encore et toujours une grosse difficulté du parcours...la montée de Bovines !! C'est certainement celle qui m'a le plus marqué...on grimpe pendant 10 Km c'est interminable, on est en sous-bois, des cailloux qui glissent, des racines, des rochers à escalader, des marches de 10 cm puis de 80 cm...on trébuche, on crise, on marmonne, on rit, on en chie !! On passe par toutes les phases...mais qu'est-ce que c'est long !!!



Je m'accroche encore à mes bâtons, et je double, double et double, je passe à Bovine : Km 132 (1987 m.) en 1045 ème position...ma remontée fantastique continue !!!

Je gère très bien cette nuit et ne m'endort pas, je ne pense qu'à l'arrivée à Chamonix demain matin...je la veux cette arrivée !!!

On monte à 2049 m. au Collet Portalo avant de redescendre sur le Col de la Forclaz où m'attend mon fan club...je passe au col sur les coups de 5 h 15 du matin, Maman et Manue sont là, c'est moi qui les reconnais dans la nuit noire !!! Manue a adopté ma technique de la micro-sieste...elle dort la tête dans les genoux au bord du chemin. Très vite Laurence et Denis arrive avec Boris, les autres dorment...et c'est bien normal à ces heures là !!! C'est bon de vous voir souriant, content d'être là à vous les geler pour le plaisir de me voir en forme !!

Pas le temps de traîner, je fonce à Trient, le village d'en dessous au ravito !!!


Trient : Km 138,2 (1300 m.), je suis 1004 ème...encore des places grappillées dans la montée et surtout la descente !!! je n'ai aucune douleur !! C'est décidé, à partir de trient j'attaque comme un fou dans les descentes...je passe sous les 900 à Chamonix !!

Il est 5 h 56, déjà 35 h 25 de course !!! je me ravitaille bien et repart confiant en rassurant tout le monde, déjà présents au ravito après m'avoir vu au Col un peu plus haut...VOUS ÊTES EXCEPTIONNELS !!!


Je décolle au petit jour, plus besoin de frontale, je la range définitivement dans le sac. L'ascension de Catogne est costaude mais régulière, on se prend 700 m. de positif sur 4,8 Km !! Je suis très bien mais je gère les montées pour pouvoir dérouler comme un petit fou et me faire plaisir en descente...tout se passe comme sur des roulettes...j'ai faim : je mange ; j'ai soif : je bois ; je veux courir : je cours ; tout paraît simple, même le fait de doubler devient banal...je suis sur un nuage !!!



A Catogne : Km 143 (2011 m;) je passe 961 ème !!

J'attaque l'avant dernière descente de mon périple plus que confiant, je double et redouble sans pour autant me dédoubler...et me voilà basculant en France...la fin est proche !!! J'entends la foule de Vallorcine, les villages se réveillent un peu !! Les « allé dadou » sont toujours là, ils font toujours autant de bien !!!

J'arrive avec un grand sourire à Vallorcine : 148,6 Km (1260 m.). Je suis 902 ème mais je ne le sais pas encore !!! Je me restaure très vite, l'envie de gagner des places est plus forte que moi, je suis bien , j'en profite...je ne comprends pas très bien pourquoi je suis comme ça, sans doute l'excitation d'arriver à Chamonix !! Je mange en discutant avec mes supporters et je repars, tout le monde est ravi d'être là, de me savoir comme ça !!!! je cours même sur le long plat après Vallorcine, je double encore et toujours, tout est simple, très simple ...c'est complètement fou !!!!

Arrive la dernière difficulté du parcours, après un petit passage au Col des Montets : Km 152,3 (1461 m.)...où là attention...le fan club s'agrandit encore : maman, papa, Pauline, Manue, Eddy, Ade, Juju, Laurence, Denis, Boris, mon autre soeur : Laurène et deux copines à elle, Sophie et Aurore sont venues se joindre à la fête...tout spécialement de Bourg en Bresse, petite attention qui me touche beaucoup aussi !!! MERCI ENCORE A TOUS !!!

Leurs encouragements me transportent dans cette dernière ascension...ma p'tite chérie m'accompagne un petit bout sur la montée, ça fait du bien si près du but...merci ma puce, merci et merci d'être là !!!!! Quel dommage de ne pas terminer ces 12 derniers Km avec toi...mais je te réserve l'arrivée !!


Cette montée est un bonus de l'organisation pour corser un peu le truc...c'est vrai que sinon c'était une promenade de santé...bref quoiqu'il en soit il faut la faire...donc je la fais !!!

Le calcul est simple : 3,7 Km et 700 m. de positif...facile me direz-vous quand on est frais mais je vous avoue que là entre le Km 152,3 et le Km 156...ben je suis pas tout frais !!!

Donc après que ma chérie me laisse face à mes montagnes...je grimpe, en me motivant comme au grand Col Ferret...ne t'arrête pas, ne t'arrête pas...c'est très dur, les marches sont irrégulières et je me botte le c...à ne mettre qu'un pied sur chaque marche...l'acide lactique vient me rappeler à chaque pas...que je me promène depuis maintenant plus de 40 h...

Ce coin de la course est un paradis...heureusement d'ailleurs, les Aiguilles Rouges...les nombreux bouquetins et les bonnes myrtilles me font oublier cette montée qui n'en finie plus...j'atteins le sommet en limitant la casse...

Je passe à la Tête au Vent : Km 156 (2130 m.) en 858 ème position !!!


S'ensuit une petite partie en montagne Russe à 2000 m. pour atteindre La Flégère !!

Je suis bien, content, même le visage fermé, je sens un bonheur intense en moi...un truc indescriptible, et tout aussi imperceptible par mes proches...le truc qu'on ne peut vivre qu'intérieurement...et ce truc se renforce à chaque mètre parcouru en cette fin de parcours.


La Flégère : Km 159,5 (1877 m;), je suis 829 ème !!!

Je ne bois même pas, je trace directement dans la longue descente de 7 Km jusqu'à Chamonix !!!

Là encore je vole, je survole chaque caillou, chaque racine, chaque ruisseau...puis de temps en temps je trébuche...le corps me rappelle bien sagement que je suis fatigué mais la tête est perchée, tout là haut...et très franchement rien ne me fera arrêter !!



Je crois que mon corps comprend le message et je gagne encore des places avant d'arriver à Chamonix...je sens la chaleur de la ville toute proche !! Ma petite Puce est montée, elle est là !! Elle m'offre une belle peluche de vache...qui aura beaucoup de valeur puisqu'elle passe la ligne d'arrivée de l'UTMB !!


Je suis tellement content de la trouver ici, mais je suis incapable de lui dire ou de lui montrer quoi que ce soit...tout comme la joie que me procure ce dernier Km en sa compagnie...ce dernier Km que je voulais vivre depuis 4 ans, le vivre avec toi c'est encore bien plus fort puce !! Elle m'accompagne dans ce dernier long bout de route au dessus de Cham', avant de rentrer dans la rue piétonne et de se faire acclamer par toute cette foule d'inconnus qui m'applaudissent, qui nous applaudissent, moi et mes compagnons d'aventure...l'émotion est là mais je ne sais pas trop où...?!!

Peut-être aurait-elle fait un échange avec le moral...et se cacherait-elle dans les chaussettes ?!! Je me le demande encore !!!

Je savoure cet instant magique, en serrant la peluche et la main de ma chérie, elle m'accompagne !! Elle va franchir avec moi cette étape importante de ma vie...je le souhaite et je veux qu'elle le fasse avec moi !!



Boris et Juju me suivent un long moment avec le drapeau Tibétain au dessus de ma tête...je croise quelques têtes connues dans les barrières...20 mètres de la ligne, mon papa tout ému, une petite tape dans la main qui veut dire beaucoup...Chantal et Jean-marie, venus à l'arrivée...ma maman et le reste de cette belle troupe quelques mètres plus loin qui crient, sourient, la musique, les hauts-parleurs qui semblent dicter mon prénom...je ne sais plus trop où je suis...que me veulent tous ces gens...pourtant je ne pleure pas, je suis heureux, tellement heureux...c'est quelque chose d'indescriptible !!

Il faut vivre ce truc pour le comprendre !!!


J'embrasse tout le monde à l'arrivée, les traits un peu tirés...je suis bien !! J'ai accompli quelque chose d'important et de grand pour moi !!

Je termine donc en 42 h 15 minutes et 3 secondes, à la 783 ème place sur plus de 2300 participants.

Un grand bravo à toi Pierre : 41 h 08 et 25 secondes, 654 ème...chapeau et merci c'est aussi grâce à toi que je suis allé au bout !!!

J'ai enfin pu recevoir cette veste sans manche, North Face, estampillée : FINISHER UTMB 2008.

En tout premier lieu je tiens à remercier tous mes suiveurs...vous avez été sensationnels, toujours là quand il fallait, vous avez passés deux nuits blanches tout comme moi, avalé bien plus de bornes que moi en voiture, vous avez très peu mangé comme moi...je tiens donc à vous dire que cette veste de finisher, que je convoitais tant depuis 4 ans, ne vaudrait rien sans le soutien et l'amour que vous m'avez apporté ce week end là !! Vraiment vous m'avez beaucoup aidé...et même si mes jambes et ma tête ont fait le plus gros travail...vous avez été ma tête de secours...je vous dois beaucoup pour cette réussite et cette victoire est aussi la vôtre !!! JE NE VOUS REMERCIERAI JAMAIS ASSEZ !!


Juste un petit clin d'oeil à ma puce...à qui je dois très certainement l'arrivée de cette course...en plus de m'avoir soutenu sur le week end, tu m'as soutenu et encouragé toute l'année...dans les coups de bien et de moins bien !! T'as toujours été là, tu as cru en ma réussite, t'as su me pousser dans la bonne direction, t'es ma force !! Je te dois toute la réussite mentale de ma course...c'est à dire 80 % de cette course folle !! même si tu dis le contraire crois moi que t'es à la base de cette réussite et sans base...rien ne tient !! JE T'ENVOIE DONC UN GIGANTESQUE MERCI PLEIN D'AMOUR !!


Enfin merci à tous les autres et je ne peux pas tous les citer, qui m'ont suivi ou encouragé par des SMS, ou en passant par mes parents ou autre...MERCI MERCI MERCI !! Toutes ces petites attentions comptent beaucoup...


Je ne peux pas terminer mon Compte-rendu sans remettre une couche sur mon introduction...je n'ai qu'une chose à dire, et je le redis et le redirai !! Faîtes ce que vous voulez faire quand vous voulez le faire !!! On a trop le temps de regretter !!

Je finirai juste par cette citation (désolé j'ai oublié l'auteur) : Un homme n'est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves...à bon entendeur...Salut !!!


Bilan : l'émotion s'est réellement emparée de moi le lendemain de la course, j'ai réalisé seulement là. Deux jours après, je récupère très bien, je n'ai mal nulle part, pas de bobos, pas de courbatures et un tel bien être !!!

J'ai vécu la plus belle aventure physique, humaine, mentale, montagnarde...de ma vie. On ne peut ressortir que grandit de cette course là !! j'ai appris beaucoup sur moi...et et même si je ne change pas radicalement...je suis forcément un peu atteint par ce syndrôme qu'on appelle : l'ultratrail...

Pour rien au monde on ne me soignera de ce mal (pour « les autres ») et de ce bien (pour nous « les fous »)...

Je reprend une dernière petite citation qui convient très bien aux personnes qui me posent toujours la fatidique question « mais pourquoi tu fais ça ?! » voilà ma réponse : « un con qui marche avance plus vite qu'un intellectuel assis... » (désolé j'ai oublié l'auteur) ... je suis con !

Je suis allé au bout d'un de mes rêves...mais il y en a encore bien d'autres....que j'espère réaliser...avec critiques ou sans je m'en fous pas mal !!

Je ne souhaite pas recommencer cette course dans un avenir proche (même si rien n'est définitif...), pour plusieurs raisons : les deux nuits blanches, c'est quand même violent ; le parcours qui se durcit tous les ans...sans trop savoir pourquoi ; et parce que les courses à l'étranger m'attire de plus en plus.

Enfin la vie fait qu'on grandit et même si je ne suis qu'un jeune un-con-sciant...des tas de projets envahissent ma petite cervelle...et là encore personne ne nous fera changer d'avis...


Alexandre ALVES


J'attends des tonnes de commentaires...MERCI !!!


8 commentaires:

Anonyme a dit…

Suiveur inconnu. Je te laisse le premier commentaire. J'ai un vrai plaisir à te lire. D'abord un grand bravo franchement c'est super. Et l'émotion est palpable tout le long de ton post. Bravo Bravo.
Je connais la difficulté de la course, un très bon pote n'a jamais dépassé Arnuva (même si il est plusieurs fois finisher à la Réunion). Et puis tous les photographes de la course sont des potes de chez moi. Ils me racontent les "états". Alors bravo !
Je te souhaite une bonne rentrée et bonne continuation dans l'aboutissement de tes rêves et de tes courses "folles".

Fab a dit…

Salut!
Je viens de tomber sur ton blog, et c'est un vrai plaisir de suivre ton parcours et tes motivations.
Félicitations pour cet exploit et pour être un nouveau "finisher!".
Fabrice

Anonyme a dit…

Dire ce que j'ai ressenti, ce que je ressens encore, serait d'une part un peu long à expliquer et, plus probablement, incompréhensible pour la plupart des gens.
Comment expliquer que nous deux avons peu besoin des mots pour savoir ce qui va bien ou mal chez l'un ou chez l'autre ? Que comprendraient-ils sur cet amour paternel-filial dénoué de toute obligation si ce n'est celle que ne jamais nous laisser choir ?
Ainsi que je l'ai dit à Jean-Marie, je ne suis pour rien dans le fait que tu fasses un sport "hors normes", mais je revendique totalement le fait de vous avoir inculquer, à tes sœurs et à toi, la règle qui a toujours été la mienne et que tu suis fidèlement : vous n'êtes pas obligés de faire les mêmes choses que tout le monde et la seule raison de la majorité est la raison du plus fort !
Aujourd'hui, je suis fier de ton épanouissement, tout en me disant que la trouille que j'avais pour tes UTMB je risque de l'avoir pour d'autres courses, tout aussi périlleuses. Je sais également (j'en suis même certain !) que, tout comme pour Cham'-Cham', le rôle de Manue est prépondérant et je suis RÉELLEMENT heureux qu'elle soit là.
Papa

Anonyme a dit…

Merci Alex de nous faire revivre ce week end plein d'émotions à travers ton CR . Encore félicitations ! un vrai sportif qui sait courir , certes, avec ses jambes, mais surtout avec sa tête .
Ce week end, mon Boris va innover sa première... mais peut être pas la dernière ! Aurait-il pris le virus de Chamonix ?
Bonne chance, Alex et tu as raison d'aller plus loin.
les gaillards

Anonyme a dit…

Bravo champion, vraiment content que tu ais enfin pu acceder à ton "Graal"!

Au plaisir de te revoir bientot sur un raid, voir un mini-trail! ;-)

Anonyme a dit…

J'ai pas encore eu le temps de laisser ma petite griffe ...
Ton CR est génial ... On revis chaque moment de ta course ! Je l'ai fait lire a tous le monde même mes collégues de boulot !
Je suis fier de toi DouDou
Bisous

Laurene

Cédric Georgel a dit…

Hello,

Je suis un des Gessiens avec qui Manu et toi avaient fait la marche pop et la TGV l'année dernière...

Bref... Avec Eric nous parlions ce matin UTMB et de ton récit. Je viens donc de me le (re)lire et je voulais donc t'envoyer ce lien :

http://www.linternaute.com/citation/3870/un-intellectuel-assis-va-moins-loin-qu-un-con-qui-marche---michel-audiard/

A une prochaine

Cédric

Cédric Georgel a dit…

Mes doigts ont loupé un "e" pour Manue...
Désolé ;-)